A Dawson le passé est toujours
présent
et même cultivé...
En 1896, la crise bat son plein aux États Unis,
chômage,
faillites de banques en cascade, des milliers de chômeurs
cherchent
à survivre par tout les moyens. Pendant ce temps là, au
Canada
dans le Yukon au camp de chercheurs d'or de Forty Miles une
poignée
d'aventuriers, persuadés de la présence de l'or
cherchaient
avec obstination et survivaient grâce à la trappe.
Un vieux chercheur d'or, Robert Henderson, trouve, pendant
l'été
1896 quelques paillettes dans un ruisseau, Rabbit Creek. C'est un
affluent
de la rivière Klondike, elle même affluent du Yukon. En
route
pour faire enregistrer sa concession, il en parle à un blanc,
George
Carmack. Celui-ci part prospecter dans la région en compagnie de
deux acolytes indiens, Jim Skookum et Charlie Tagish.Fin août,
c'est
le Jack pot, ils trouvent une fabuleuse concentration d'or sur Bonanza
Creek. Ils enregistrent leurs concessions et immédiatement la
nouvelle
se répand dans les camps situés le long du Yukon. Ceux-ci
sont abandonnés et tout le monde se précipite en
direction
du Klondike.
La ruée vers l'or du Klondike vient de commencer. Pas d'internet
à cette époque, la nouvelle met un an à parvenir
à
San Francisco. Elle se répand très vite dans le monde
entier,
et provoque un vent de folie dans la civilisation industrielle en
crise.
Les gens quittent leur travail pour s'embarquer sur les navires
à
destination de Juneau en Alaska, puis Skagway. De Skagway commence le
voyage
à pied pour traverser la célèbre Chilkoot Pass ou
bien la White Pass. Chaque aventurier doit transporter 3 à 400
kg
de vivres, ce qui peut porter la charge à une tonne ! Les hommes
et les chevaux meurent par milliers. Sur les 100 000 qui partent, 40
000
n'atteignent jamais Dawson city. En septembre, la saison froide revient
brutalement, les hommes rebroussent chemin et regagnent Skagway
où
d'autres rachètent leur matériel et partent à leur
tour.
Environ 30 000 personnes passent l'hiver sur les rives du chapelet
de 4 lacs situés sur la partie haute du fleuve Yukon. Ils
construisent
des radeaux pour reprendre leur voyage à la débâcle
et l'on imagine bien la dé-forestation que cela provoque.
Au printemps, cette armada de bande dessinée fantastique
s'engage
sur le Yukon, les radeaux s'échouent sur les hauts-fonds se
fracassent
sur les rochers des rapides de "Miles Canyon" ou du secteur de "Five
Fingers".
Ces derniers, indépendamment du fait que les radeaux n'avaient
rien
des canoës ou kayaks d'aujourd'hui, étaient plus difficiles
à passer. En effet, plus tard lorsqu'on a voulu permettre le
passage
de bateaux à vapeur, le chenal de droite a été
élargi
à la dynamite ! Ce trafic fluvial est bien entendu
abandonné
de nos jours.
Ce fleuve est comme vous le voyez chargé d'histoire et la
descente
de ce tronçon, pour être apprécié à
sa
juste valeur et permettre à l'imaginaire de travailler,
mérite
d'avoir été précédé de quelques
lectures.
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