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 Le seigneur de l'Arctique : l'ours polaire


Ours polaire

Caractéristiques physiques : L'ours polaire fait partie des plus grands carnivores du monde, seul l'ours brun de Kodiak lui dispute cette suprématie. Il y a cependant des différences notables de taille selon la région. Au Svalbard, un ours adulte mâle pèse de 400 à 600 kg alors que la femelle dépasse rarement 350 kg. En Alaska, le mâle peut dépasser les 700 kg. Les autres espèces d'ours sont pour la plupart adaptées à une vie en forêt ou dans la toundra alpine. Les ours polaires, issus d'ancêtres communs, ont évolué différemment en raison de leur habitat. Il y a bien entendu la couleur crème qui lui permet d'être peu visible sur la neige. La fourrure elle même comporte sous les poils de surface une bourre très dense puis une couche de graisse qui l'isole efficacement du froid. La structure du poil lui-même et la couleur foncée de sa peau favorise la récupération de l'énergie solaire. 
Les oreilles sont plus petites que celles des autres espèces et la forme de la tête, très allongée, est extrêmement différente. L'ours polaire, sans être exclusivement carnivore, a un régime alimentaire constitué essentiellement de viande, de phoque pour l'essentiel. Ce régime se traduit par des caractéristiques physiques qui le démarquent également de ces cousins bruns et noirs. Les griffes acérées et assez courtes sont faites pour attraper et retenir les proies alors que chez les autres espèces elles sont utilisées pour creuser. La dentition plus robuste traduit également sa nature carnivore. 

Répartition géographique : L'habitat se situe dans les zones côtières de l'arctique ainsi que sur le pack dérivant de cette région. Leur régime dépend essentiellement de la présence de phoques ainsi que des conditions favorables à la capture de ces phoques. Ils se localisent donc là où la banquise est présente. Dans l'Arctique Canadien ils sont présents dans la plupart des îles, mais aussi plus au sud sur les côtes de la baie d'Hudson et de la baie James. Dans ces deux régions, il leur arrive de s'enfoncer profondément à l'intérieur des terres, ce qui implique bien entendu un changement de régime alimentaire et de mode de vie. Au Groenland, ils sont présents  à l'Ouest au nord de la baie de Melville, à l'Est au nord de Scoresbysund. Au sud, de cette zone leur présence n'est qu'occasionnelle, ne serais-ce que du fait de la présence humaine motorisée actuelle ! Plus à l'est ils sont très présents au Svalbard (spécialement à l'Est), ainsi que dans les îles soviétiques (Archipel Francois-Joseph, Nouvelle Zemble, Nouvelle Sibérie...). En Alaska, ils sont relativement communs sur les côtes au Nord du détroit de Béring. 

Les migrations : Lorsque les conditions alimentaires et les conditions des glaces se modifient, les phoques se déplacent d'une zone à une autre. Les ours suivent ces migrations pour se nourrir. Les modifications de l'état des glaces sont liées, entre autre, aux saisons, la migration des ours est donc saisonnière. Pendant longtemps les biologistes ont tenté de savoir si les ours polaires constituaient des populations distinctes selon les régions ou s'ils se déplaçaient en permanence dans tout l'Arctique. Bien que la question ne soit pas définitivement tranchée, les marquages montrent qu'il y a effectivement des populations distinctes, même si elles ne sont pas totalement étanches les unes aux autres. La banquise n'a pas de  frontières, même pour les ours ! 

Woodstock chez les ours : Les ours polaires sont plutôt solitaires, donc, à priori pas de festival Woodstock chez eux. Il y a cependant des exceptions de deux types. Des rassemblements occasionnels, par exemple autour d'un cadavre de gros mammifère, de baleine par exemple (quand il y a pour un...), mais aussi des rassemblements saisonniers à l'occasion des migrations. Le plus célèbre est bien entendu celui de Churchill, sur la côte nord du Canada. Les ours qui ont passé l'été sur le continent se retrouvent à l'automne sur la côte dans l'attente du retour des glaces qui vont leur permettre de rejoindre les îles situées plus au Nord. Ils ont pris la détestable habitude (sauf pour les tours operators) de fréquenter assidûment les abords du petit village de Churchill, et même les rues. La décharge municipale les passionne, et la communauté à été dans l'obligation de créer une brigade d'intervention rapide spécialisée ! 

Reproduction et habitat : Les ours polaires sont, plutôt solitaires à l'exception de la saison des amours. Celle-ci commence vers la fin avril et comme dans le reste du monde animal ce sont les mâles les plus robustes qui l'emportent. Les femelles sont fécondes à l'âge de 4 ou 5 ans. Les couples se poursuivent pendant plusieurs jours avant de s'accoupler. En octobre ou novembre, la femelle pleine migre vers la terre et creuse une tanière dans une congère dans laquelle les oursons pourront venir au monde à l'abri du rude climat extérieur. L'ourse polaire n'hiberne pas, bien que son métabolisme ralentisse lorsqu'elle se trouve dans la tanière. Quand au mâle, il ne creuse en principe pas de tanière, sauf circonstance exceptionnelle, et passe l'hiver à errer sur la banquise à la recherche de nourriture. La caverne de la femelle est ouverte vers fin mars alors que les oursons pèsent déjà une dizaine de kilos. Ils resteront avec leur mère pendant deux à trois ans, le temps de devenir autonome, ce qui n'est pas simple dans le milieu polaire. 

De quoi meurent les ours : A part l'homme, bien peu d'ennemis. On dit que les morses sont capables  de venir à bout d'un ours. Un certain nombre meurent noyés, soit blessés par des glaces, soit emportés sur une plaque de banquise à la dérive. Il est arrivé que des ours débarquent sur les côtes Nord de la Norvège ou d'Islande ! L'ours est un nageur d'exception, capable de parcourir à la nage de très grandes distances même s'il est assez lent. Une autre cause de mortalité peut-être leurs propres congénères, spécialement en ce qui concerne les oursons. La chasse est maintenant sévèrement réglementée voire interdite comme c'est le cas au Spitzberg.